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La néophobie alimentaire : nos solutions pour les enfants et les adultes

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Pourquoi mon enfant ne veut-il pas manger des légumes ?

Les causes de la néophobie alimentaire

On parle de néophobie alimentaire pour désigner le phénomène de rejet et/ou de dégoût de certaines catégories d’aliments, tout particulièrement des légumes, par les jeunes enfants. 77% des enfants français sont concernés par la néophobie alimentaire à un moment ou un autre de leur développement.

La néophobie alimentaire : un avantage évolutif

Cette répulsion systématique de certains aliments est une étape tout à fait normale du développement de l’enfant qui est motivée par de nombreux facteurs. La néophobie alimentaire s’explique dans un premier temps tout simplement par une peur innée du toxique et de l’inconnu, c’est une sorte d’instinct de survie ! En effet, d’après le psychologue américain Paul Rozin, la néophobie alimentaire et la peur d’ingérer des substances toxiques est une peur inhérente à tous les mammifères et heureusement ! Sinon cela ferait probablement bien longtemps que nous n’existerions plus. 

Le goût, un apprentissage qui commence avant la naissance

On accorde une très grande importance à l’alimentation de la femme enceinte et allaitante : d’une part car les besoins du bébé et de la maman doivent être couverts efficacement, mais aussi car les goûts et les saveurs des aliments consommés par la mère sont transmis à l’enfant au travers du liquide amniotique et du lait maternel, permettant ainsi à l’enfant de se constituer une palette de saveurs plus ou moins diversifiée en fonction du régime alimentaire maternel. 

Le rejet de l’autorité

Les âges les plus concernés par la néophobie alimentaire sont compris entre 2 et 10 ans, et il s’agit également d’une période importante dans la vie de l’enfant car il commence à avoir besoin de s’affirmer en tant qu’individu. Les choix qui lui sont imposés par les parents sont donc souvent remis en question, y compris dans toute la sphère alimentaire. C’est aussi l’un des facteurs qui explique la néophobie alimentaire. 

Comment faire manger des légumes à mon enfant ?

  • Ne pas cacher les légumes dans l’assiette : si l’enfant découvre que vous avez caché des légumes dans son plat, il va se sentir dupé et risque aussi d’associer un plat qu’il apprécie avec le légume qu’il n’aime pas. 
  • Proposer les légumes sous différentes formes (frites, purées, entiers, découpés, vapeur, cuit à l’eau, grillés, etc…) : pour lui faire découvrir le légume sous différents aspects. Cliquez ici pour plus de recettes
  • Présenter une assiette ludique et agréable : vous pouvez aussi laisser votre enfant choisir ses propres couverts, assiette, verre pour qu’il se sente plus autonome et qu’il prenne plus de plaisir à manger.
  • Ne pas forcer l’enfant : il est important de le laisser découvrir seul (donc forcément le laisser sentir, toucher, écraser, etc…) et à son rythme (pas de durée de repas imposée), sinon il se sentira frustré. L’enfant a besoin de se sentir rassuré à table et le laisser faire ses propres expériences est le meilleur moyen de le mettre en confiance. 
  • Ne pas abandonner : la familiarisation avec les nouveaux aliments demande du temps, n’abandonnez pas après les premiers essais ! L’enfant commence en moyenne à accepter les nouveaux aliments après la huitième présentation, mais ça peut parfois prendre jusqu’à 20 essais avant qu’il accepte de goûter. 
  • L’importance du mimétisme : vous êtes le principal modèle pour votre enfant, il veut vous imiter et se sentira plus rassuré de voir que vous mangez la même chose que lui. Il est important que toute la famille ait la même chose dans leurs assiettes pour que l’enfant accepte de manger. 
  • Manger dans le calme : les distractions comme la TV, la musique, des jeux à côté de la table vont déconcentrer l’enfant voir l’angoisser et il sera plus difficile de lui faire accepter de nouveaux aliments. 
  • Ne pas menacer ou proposer de récompense ! Contrairement à ce que l’on pourrait penser, proposer à un enfant une récompense s’il mange un peu de légumes est contre-productif (par exemple « si tu manges une carotte tu auras une glace ») car l’enfant va se dire que le légume doit vraiment être très mauvais pour qu’il ait droit à une récompense s’il le mange, donc vos efforts seront vains. Pareil pour les menaces, l’enfant va associer le légume avec une punition et ne le manger que pour éviter les représailles. 
  • Répondre aux questions, féliciter les efforts : sans offrir de récompense, encouragez votre enfant et félicitez le lorsqu’il goûte de nouveaux aliments, cela lui permettra de se sentir plus en confiance et facilitera l’introduction d’autres aliments par la suite. Il est important de répondre aux questionnements des enfants avec bienveillance car ils peuvent simplement avoir peur de la nouveauté. 

Des activités ludiques pour découvrir les légumes

L’objectif de ces activités est que l’enfant comprenne mieux l’origine et la « composition » du légume pour ne plus en avoir peur et comprendre qu’il est bon pour lui. 

  • Cuisiner/pâtisser avec votre enfant : pour lui permettre de découvrir comment on prépare un repas, le rassurer sur le fait que les légumes sont propres, nettoyés, lui faire connaître les différents ingrédients d’une recette (surtout quand on parle de recette comme des tartes, quiches, purées, ragoûts, ou on peut avoir du mal à distinguer les différents aliments) et aussi pour lui donner la fierté de manger et de servir ce qu’il a préparé ! Venez vous inspirer sur notre Instragram !
  • Potager : si vous en avez la possibilité, jardiner avec votre enfant peut l’aider à combattre la peur des légumes, car ainsi il pourra assister au processus de pousse, de récolte, de croissance des aliments, et comprendre d’où ils viennent. 
  • Visite à la ferme : si vous n’avez pas de potager, vous pouvez aussi emmener vos enfants à la ferme pour leur montrer comment les légumes poussent et terminent dans nos assiettes !
  • L’emmener faire les courses avec vous : au marché ou en épicerie, ainsi il pourra voir les différents choix de fruits et légumes, et comprendre comment les aliments atterrissent dans le frigo ! Il pourra aussi choisir ceux qui lui font le plus envie. 
  • Parcours sensoriel : si vous avez un peu de temps, organisez un parcours sensoriel avec vos enfants ! Cachez des aliments dans des boites à chaussures et faites leur deviner à travers le toucher et/ou l’odorat, l’ouïe ce qui se trouve à l’intérieur !

La néophobie alimentaire chez l’adulte

La néophobie alimentaire chez l’adulte est un phénomène plus rare que chez l’enfant, mais il existe tout de même et peut rapidement devenir très difficile à gérer si elle n’est pas diagnostiquée et traitée à temps. En effet, la néophobie alimentaire chez l’adulte inquiète moins, et les individus atteints peuvent ainsi rapidement se retrouver avec des carences et des répercussions sur leur vie sociale (impossibilité de manger au restaurant et/ou en-dehors de chez soi, refus de goûter à des plats préparés par d’autres personnes, etc…). 

Les personnes âgées sont tout particulièrement sujettes à la néophobie alimentaire, notamment à cause de troubles bucco-dentaires et/ou gastriques qui peuvent aiguiller vers le rejet de certains aliments (aliments durs/croquants notamment, comme la viande, les crudités, etc…). 

La néophobie alimentaire chez l’adulte est beaucoup plus difficile à traiter que chez l’enfant, notamment car les habitudes alimentaires acquises durant l’enfance sont très difficilement altérables une fois rendus à l’âge adulte. 

En général, il est nécessaire d’avoir recours à un psychologue et/ou à un diététicien-nutritionniste pour traiter ces troubles du comportement alimentaire car elles sont souvent en lien avec un choc émotionnel et/ou un traumatisme plus ancien. De plus, le cheminement doit se faire beaucoup plus progressivement, avec une introduction des textures et des saveurs progressive et doit être accompagnée par un professionnel de santé pour ne pas créer de dégoûts ou de rejets encore plus intenses. 

MOTS-CLÉS :

Néophobie alimentaire, Enfants, Peur des nouveaux aliments, Education alimentaire, Refus alimentaire, Goût alimentaire, Alimentation des enfants difficiles

 

 

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